Curé de Solliès-Farlède, évêque constitutionnel du Var, député de la sénéchaussée de Toulon et franc-maçon.
Lorsque Jean Joseph Rigouard nait à Solliès-Pont le 1er octobre 1735, sa famille est déjà installée à Solliès. En 1661 son bisaïeul, Louis Rigouard (1622-1708), marchand de La Garde, épouse Jeanne Laure de Solliès. Son grand-père, Gaspard (1676-1730) et son père Gaspard (1699-1754) sont maîtres chirurgiens. Son père est reçu membre de la confrérie des pénitents noirs en 1725. Jean Joseph devient docteur en droit et en théologie de l'université d'Aix-en-Provence.
L'évêque du diocèse le nomme vicaire à Solliès-Pont, puis curé de Solliès-Farlède de 1779 à 1789. Pendant cette période fut créée à Solliès-Pont la loge "La Réunion" dépendante du Grand Orient de France. Le 17ème jour du 4ème mois de la V.L.5782 constitution de la loge "Réunion" par les délégués des "Amis Constants" et de la "Double Union", deux loges de Toulon. L'installation a lieu le 8 octobre 1782. Il en est l'Orateur, il en devient Vénérable en 1784. L'atelier cesse son activité en 1786 et reprendra en 1811. Le 6 avril 1789, les électeurs du clergé des trois sénéchaussées de Toulon, Hyères et Brignoles se réunissent à Toulon en l'église des Père dominicains sous la présidence de M. Deidier de Pierrefeu, archidiacre.
Du vote résulte la nomination des abbés Montjallard, curé de Barjols et Rigouard, curé de La Farlède comme députés aux états généraux du 5 mai 1789.
A l'Assemblée nationale dans la séance du 27 décembre 1790, Jean Joseph Rigouard prête le serment relatif à la constitution civile du clergé et "jure d'être fidèle à la Nation, à la Loi et au Roi..." Il resta fidèle à son serment jusqu'à la mort.
Par 204 voix sur 395 électeurs réunis à Toulon, Jean Joseph Rigouard, député à l'Assemblée nationale, est élu évêque constitutionnel du département du Var. Sacré le 22 mai 1791, à Notre-Dame de Paris, il prend le titre d'évêque de Fréjus par la miséricorde divine, et dans l'unité avec le Saint Siège apostolique, évêque constitutionnel élu du Var. Là commence la vie tumultueuse de notre évêque. Le 13 mai 1796, l'exercice des cultes est supprimé en France, Jean Joseph Rigouard est destitué, il reçoit une pension de 800 livres. Il se retire à Solliès-pont et meurt le 15 mai 1800 terrassé par une jaunisse. Il est resté fidèle à la devise de ses armoiries : VITAM IMPENDERE VERO (consacrer sa vie à la vérité) qu'il partage avec Jean-Jacques Rousseau.