Roi de Corse sous la IIIe République
Joseph Arène, fils de François et d'Ursule Chrestian, né le 1er avril 1749 à Solliès-Pont quitte en 1770 son village pour suivre à Ajaccio, les régiments du roi. Pour tout bagage une broche et quelques recettes. Il se fait attribuer, à la Citadelle, la concession de l'ordinaire. Il fait venir son demi-frère Louis Laure, fils de Joseph et d'Ursule Chrestian, né le 5 août 1758 à Solliès-Pont, qui ouvre une auberge rue Droite.
Ils tentent leurs intégrations. Joseph épouse une grecque qui se prénomme Lucie et Louis épouse Jéronime Serpeille dont le père est aubergiste au faubourg. L'assimilation sera d'abord celle du nom, les demi-frères seront appelés Arena. Joseph meurt en 1806 et ses deux fils François (1780-1845) et Pierre (1785-1840) mourront sans postérité. En revanche, Louis (1758-1844) a une descendance : sa fille aînée épouse en 1821 Roch Fille, cuisinier de Cuers qui fonde, place du Théâtre, un hôtel. Josephine, la cadette épouse en 1827 Jacques, Marie Campi et Joseph Laure dit Arena, épouse en 1835 Jeanne Forcioli fille d'Antoine, Marc Forcioli, ancien officier de Marine qui a ramené Napoléon de l'île d'Elbe en mars 1815.
Joseph Arena abandonne la cuisine corse et choisit d'être quincaillier et s'installe place du Marché. Élu au Tribunal de commerce en 1833, président en 1844, conseiller municipal de 1848 à 1865. Il reçoit la légion d'honneur en 1865, l'ordre de François-Joseph d'Autriche-Hongrie en 1879, la direction de l'entrepôt des tabacs, celle de la Caisse d'épargne et de la Compagnie de navigation à vapeur. Sa famille a grandi comme sa fortune, il a dix enfants et six se marient et fondent un foyer dont Emmanuel Arène. Emmanuel Arène naît le 1er janvier 1856 à Ajaccio. Après son baccalauréat, entreprend des études de droit à Aix, puis monte à Paris en 1875.
Il rentre comme rédacteur au XIXe siècle. En 1879, il est nommé chef du secrétariat particulier du ministre de l'intérieur Edmont About. Conseiller général de la Corse, il se voit confier à 24 ans les pleins pouvoirs par le gouvernement républicain allié au clan Casabianca lui confie les pleins pouvoirs à 24 ans. Sa mission est d'extirper de l'île les dernières racines bonapartistes. Il s'intègre dans le système, met la main sur les rouages essentiels et grâce à l'Administration il peut dispenser : emplois, dérogations, faveurs, crédits...
La complainte à Emmanuel Arène, première grande figure du clan moderne et électoraliste, reste vraie :
"Cher Emmanuel Providentiel, homme honoré et vénéré j'attends de toi, un gros emploi, bien que je n'y voie pas plus que Pippolu(*). J'ai un garçon, fort polisson, qui vagabonde tout à la route que l'on procure une sinécure à ce méchant garnement. Fais le nommer comme conseiller."
Emmanuel Arène a publié un recueil de nouvelles intitulé : Le Dernier Bandit en 1887. Il est décédé le 15 août 1908.
(*) Un aveugle qui s'en allait de village en village en jouant du violon.